mardi 27 février 2007

Riding the storm - Gamède


Encore une fois la preuve que les média britanniques sont moins ouverts à l’international que les média français… Si je ne n’avais pas mon fidèle Internet, je n’aurais pas pu suivre l’avancée du cyclone Gamède, qui est en train de ravager l’ile de la Réunion, un département français dans l’Océan Indien.
L’ile était en alerte rouge jusqu’à dimanche soir, puis est repassée en alerte orange lundi matin lorsque le cyclone a commencé à s’éloigner. Les dégâts sont considérables, toutes les rivières sont en crue et de nombreuses routes sont coupées, effondrées ou emportées dans des glissements de terrain. Le pont de la rivière Saint Etienne qui relie deux des grandes villes du Sud s’est effondré dans le lit de la rivière. Des milliers de foyers sont privés d’électricité ou de téléphone et malgré les interdictions de circuler, des automobilistes ont été emportés par les crues. On pensait que c’était fini mais le cyclone a changé de trajectoire et l’ile, à nouveau menacée, vient tout juste de repasser en alerte rouge.

Je n’ai pas une fascination morbide pour les cyclones, mais une de mes tantes habite à Saint Denis, la plus grosse ville de La Réunion. Elle s’est barricadée chez elle et heureusement a pu appeler régulièrement mes grands parents et ses enfants qui vivent en métropole, mais bien sûr, c’est difficile de ne pas se faire du souci pour elle. C’est dur de se dire qu’on est si peu de choses face à la puissance des éléments…

PS: Photo - Le cirque de Mafate, l'un des 3 cirques de La Réunion. Mafate est le plus inaccessible, tellement clos qu'on ne voit même plus la mer, tellement escarpé et découpé que l'on n'y accède qu'à pied ou en helicoptère. Un paradis pour les randonneurs mais pas pour le facteur, qui met une semaine pour faire sa tournée - à pied - dans une dizaine de petits villages dispersés sur les pans de la montagne!

My two pennies' worth on trains


Vous le savez déjà certainement : vendredi soir, un train Virgin en provenance de Londres et à destination de Glasgow a déraillé dans le comté de Cumbria, limitrophe de l’Ecosse.
Selon la police, le bilan est « quasi miraculeux ». Apres un weekend riche en émotions, il est temps maintenant de comprendre comment ce déraillement a pu arriver. Le train et le conducteur ont été mis hors de cause, le conducteur d’ailleurs salué unanimement pour son courage. Et il semblerait maintenant que ce serait le système d’aiguillage qui n’ait pas fonctionné correctement, malgré des travaux d’entretien menés sur cette voie la semaine précédente. Donc encore une fois, Network Rail, qui est la compagnie responsable de la maintenance et l’entretien du réseau ferroviaire, serait responsable d’un accident mortel.


Au début du mois de février, Blue écrivait deux billets qui comparaient les trains européens et pour moi elle résumait parfaitement bien la situation ! Nous autres français nous plaignons toujours de nos trains mais j’ai vite réalisé ici la chance que nous avons avec la SNCF. Je ne veux pas passer pour une chauviniste finie mais nos trains sont généralement fiables, propres, pas trop chers, à l’heure et sûrs – tout ce que les trains britanniques ne sont pas. Ici, les trains sont de plus en plus bondés, de plus en plus chers, souvent sales et mal entretenus. Et leur réputation d’être toujours en retard est encore souvent fondée, malgré une nette amélioration ces derniers temps.

Mais ce que je trouve le plus inquiétant, c’est que depuis que je vis en Grande Bretagne, il ne se passe pas une année sans un grave accident de train : 2000 Hatfield, 2001 Selby, 2002, Potters Bar, 2003, Pershore-Evesham, 2004, Tebay et Ufton Nervet, 2005, Moy, près d’Inverness, 2006, Copmanthorpe et maintenant 2007, Grayrigg. Evidemment, tous ne sont pas dus à l’incompétence de Network Rail, mais ça n’inspire pas confiance.

En Grande Bretagne, les routes sont saturées et de plus en plus, le gouvernement pénalise les automobilistes et encourage les voyageurs à emprunter les transports en communs pour se déplacer. L’intention est louable, mais encore faudrait-il pouvoir garantir aux voyageurs qu’ils vont arriver à leur destination à l’heure et surtout en un seul morceau…

lundi 26 février 2007

House for an Art Lover

Je doute que cela ait échappé à l’attention de mes fidèles lecteurs et lectrices, mais samedi, nous étions invités à un mariage.

La cérémonie et la réception avaient lieu au même endroit: House for an Art Lover, à Bellahouston Park, l’un des deux grands parcs dans le sud de Glasgow.

House for an Art Lover a été construite d’après un portfolio de plans, dessins et designs de Charles Rennie Mackintosh, l’architecte fétiche de Glasgow, près de 100 ans après que Mackintosh ait finalisé ses designs en 1901. Vous pouvez lire l’histoire complète ici. Je suis une fan des designs de Mackintosh donc je ne suis peut être pas très objective mais j’ai été impressionnée! Le résultat est magnifique, chaque pièce, un chef d’œuvre à part entière… Si vous visitez Glasgow, je vous recommande de faire un détour par House for an Art Lover, et en attendant, vous pouvez toujours suivre la visite virtuelle.

vendredi 23 février 2007

Weddings are an expensive business

Depuis quelques années, chaque hiver, les belles enveloppes tombent dans ma boîte aux lettres, chaque printemps, je me creuse la tête pour trouver la robe qui ira bien, chaque été, nous leur consacrons un, deux, jusqu’à cinq weekends! Cette année, les réservations sont déjà prises pour trois et la saison des mariages commence très tôt puisque comme je l’ai déjà dit hier, nous sommes invités demain à un mariage.

Je suis souvent cynique sur le sujet du mariage, certainement car j’ai été élevée contre l’idée par deux parents qui ont mis fin au leur quand j’étais petite, parce qu’ils s’étaient trop aimés, trop tôt, trop jeunes et mariés trop vite pour qu’on les laisse vivre leur histoire. J’explique. Chez Maman et family, on n’aime pas les mariages, trop pompeux, trop religieux, trop mièvre, trop snob, trop conformiste, trop cher, et puis trop de bonheur comme ca d’un coup, ça ne peut pas durer… Et puis de toute façon, un tiers des mariages se terminent en divorce, alors à quoi ça sert ? J’ai donc souvent critiqué les mariages auxquels j’ai assisté (quelle ingrate, vraiment !). On nous a tellement endoctriné que maintenant, le mariage chez nous, c’est presqu’un crime, une maladie honteuse. Ce n’est qu’une fois à 2000 km du domicile familial que ma sœur et moi nous sommes enfin avouées que l’on regardait les vitrines de robes de mariées. Et promises de garder le secret ! De mes deux seuls cousins qui ont franchi le pas, l’une s’est mariée en cachette à l’autre bout du monde et l’autre en tout petit comité, parents, sœurs et témoins. Parce que la grande fête et la belle robe de mariée, c’est vraiment trop réac’.

Alors au risque d’être brulée vive, j’avais juste envie de dire que plus ça va et plus j’aime les mariages… L’anticipation – quelle robe va-t-elle porter ?, se faire belle pour l’occasion, le Petit Chimiste en costume – tellement rare !, le sourire ému du marié et ses yeux qui brillent quand la mariée fait son entrée, l’émotion partagée, le pur bonheur de nos amis, nos proches, une journée qu’ils n’oublieront jamais … Je deviens soft avec l’âge !

La seule chose dont je me passerais volontiers c’est la question qui revient avec chaque mariage. La vieille grand-tante un peu pompette, les copines d’enfance, toutes mariées bien sûr, le nouveau couple : « alors, et vous, c’est pour quand ? »

Sourires embarrassés. Regards qui balaient le plancher. Joues qui rosissent à vue d’œil. Euh, on sait pas, un jour peut être... Mais pas là, pas tout de suite. Oui, oui, ça fait bien 6 ans qu’on est ensemble, oui, c’est vrai, on vit « à la colle », dans le péché (pardon Mamie), mais alors on est heureux comme ça, on fait de mal à personne vraiment… On finirait presque par se sentir coupable, on a l’impression de décevoir. Alors on essaie de s’excuser, d’expliquer. Mais pourquoi ?

Si j’avais le courage, voila ce que je leur répondrais demain : nous vous laissons vivre votre mariage en paix, et nous sommes heureux pour vous, alors s’il vous plaît, pouvez-vous respecter notre choix et vous réjouir de notre non-mariage qui nous va bien ?

Mais, je vais arborer mon grand sourire poli et leur décerner la seule réponse qui les satisfera avant de changer habilement de sujet - la réponse bien rodée, la même que l’année dernière et qu’il y a 5 ans : « j’allais chercher quelque chose à boire, je vous offre un verre ? »

jeudi 22 février 2007

Hen do


Il y a quelques semaines, au cours d’une soirée un peu arrosée, Jane, la fiancée d’un collègue du Petit Chimiste m’a proposé de me joindre à sa hen do – son enterrement de vie de jeune fille. Dans l’enthousiasme du moment, j’ai accepté. Je me suis réveillée le lendemain matin avec un léger mal de tête et un sérieux sentiment d’appréhension (ou l'inverse?, je ne sais plus).

En France, un enterrement de vie de jeune fille (EVJF) est un rituel chaste, paisible et raffiné, un bon repas au restaurant, un peu de vin, le reste de la soirée sur la piste de danse, couchée pas trop tard. Et sobre. A l’EVJF le plus « explosif » auquel j’ai assisté, le serveur du restaurant avait déposé un baiser sur la bouche de la future mariée. Le reste des filles étaient offusquées … Wild ! La Française est gracieuse, bien élevée, ne se donne pas en spectacle et préférerait se tailler les veines plutôt que d’être ivre en public. La Britannique, en revanche, est provocante, bruyante, suggestive et préférerait se tailler les veines plutôt que de rentrer de sa hen night sobre. Bien sur j’exagère (j'aime les caricatures parfois!). Mais je suis allée à Blackpool, la capitale mondiale de la hen et stag do, un croisement entre Palavas les Flots et Las Vegas, l’antithèse du raffinement. J’ai vu les hordes de gars braillant devant les clubs de strip-tease, les groupes de filles, titubants sur leurs talons aiguilles, dans leur costume de Bunny, nurse ou school girls, complètement pompettes en milieu d’après midi… Ça ne m’avait pas vendu le concept de la hen do !

Je connais bien Jane, mais je ne connaissais pas ses girl friends, je m’attendais donc au pire lorsque je les ai rejoints à Queen Street il y a 3 semaines. J’ai failli rebrousser chemin quand je suis tombée sur un groupe de filles équipées de valises assorties rose fluo, oreilles de lapin et sifflets. J’ai vite repéré la hen (la future mariée), parée de la panoplie traditionnelle : voile, diadème et L plate. Une grande blonde. Ouf. Jane est une midget comme moi avec de longs cheveux couleur ébène.

Finalement, nous avons passé un weekend fantastique à Edinburgh. Logées dans un superbe hôtel, de superbes vues sur le château, un peu de tourisme, de bonnes expériences gastronomiques, un peu de salsa dancing et pour finir, une soirée mémorable a Mad Dogs, qui a fait honneur à son nom !

Je suis réconciliée avec les hen do !
Et le mariage est samedi, et j'ai vraiment hâte ...

mercredi 21 février 2007

Oh, qu'est ce qu'il pique ce hérisson! *

Après quatre longues années de campagne, l’Uist Hedgehog Rescue (UHR) a finalement obtenu gain de cause !

En 2003, Scottish Natural Heritage (SNH) lançait une opération visant à réduire le nombre de hérissons sur l’ile d’Uist, dans les Hébrides. Les hérissons étaient accusés de mettre en danger une population d’oiseaux qui nichent au sol en dévorant leurs œufs.
Uist Hedgehog Rescue, un groupe formé par plusieurs associations de conservation et de protection des animaux, soutenu par de nombreuses célébrités, s’opposait à la tuerie et suggérait de déplacer les hérissons sur le mainland. Leurs opposants maintenaient que les hérissons ne seraient pas capables de survivre s’ils étaient déportés de leur habitat naturel. Chaque printemps, le SNH renouvelait son opération macabre et chaque printemps, l’UHR se mobilisait pour protester contre la tuerie, et déplacer et reloger autant d’hérissons que possible. En mai 2006, le SNH avait tué 658 hérissons et l’UHR en avait sauvé 756. Depuis, une étude menée par le UHR a prouve que les hérissons survivaient et s’adaptaient très bien a leur nouvel habitat. Hier le SNH a finalement voté a l’unanimité de mettre fin au massacre et accepté de déplacer les hérissons.

Peut être je pourrais en adopter un ? Il parait qu’ils sont particulièrement friands de limaces et à en juger par le pillage de mes laitues l’année dernière, un hérisson dans mon jardin serait le plus heureux au monde !

* Chanson du Hérisson d'Emilie Jolie

mardi 20 février 2007

Glasgow Express

Comme Blue doit visiter notre belle ville de Glasgow et que je ne serai malheureusement pas disponible pour lui servir de guide, je me joinds à Pascale avec mes quelques tips pour une visite de Glasgow réussie.
Je sais que c’est un peu l’attrape-touriste typique, mais le Open Top Bus Tour est un très bon moyen de voir «tout» Glasgow quand on n’a pas beaucoup le temps. Le bus part de George Square, en plein centre ville, et fait le tour des principales attractions de Glasgow, entre autres la Cathédrale, Merchant City, Glasgow Green, les berges de la Clyde, le quartier «boho » du West End et de Glasgow University, Kelvingrove Museum et tout ça en à peine plus d’1 heure ! Le ticket est valable 2 jours et on peut monter et descendre autant de fois que l’on veut a chacun des 21 arrêts du circuit. Le tour est assorti d’un commentaire et pour les touristes non anglophones, il y a même une sélection de commentaires en français, allemand, espagnol ou italien ! Que demander de plus ?


Pour un breakfast, brunch ou afternoon tea, je recommande The Willow Tea Rooms dont l'intérieur et le mobilier ont été complètement créés par Charles Rennie Mackintosh, architecte et artiste made in Glasgow. Il y a deux adresses, toutes deux aux centre ville, Buchanan Street (au dessus de Whittards) et Sauchiehall Street. Je préfère la première, un oasis de tranquilité pour échapper aux hordes de saturday shoppers!




Dans le quartier du West End, pour les amateurs de thé, un seul rendez vous: Tchai Ovna, sur Otago Lane. Et pour les amateurs de café, accompagnés d'enfants, un petit nouveau sur la scène: Theo's Cafe. Et enfin, pour les vrais gourmands, un grand choix de pâtisseries chez Patisserie Françoise - la sélection est plus française qu'écossaise, je l'admets, mais c'est un endroit particulier pour moi car j'y ai travaillé pendant mes premiers mois à Glasgow, avant de trouver un "vrai travail".



Pour quelque chose d'un peu plus substantiel, mes deux pubs préférés dans le West End: Oran Mor (en face du Botanical Garden) et son cadre somptueux ou Brel, sur Ashton Lane (rien que la rue vaut le détour) pour ses spécialités et bonnes bières belges.


En ville, je choisirais The Counting House, sur George Square, en face des City Chambers - une ancienne banque, reconvertie en pub, de hauts plafonds. La bière y est pas chère mais on y trouve de la Erdinger on tap et ça c'est suffisamment rare en Ecosse pour y être apprécié!

Et pour finir, comme aucune visite à Glasgow ne peut être complète sans déguster un bon malt, une visite à The Pot Still est incontournable! Un tout petit pub sur Hope Street, spécialisé en whisky, on y trouve des centaines de whiskys différents, le service est fantastique et on y passe toujours une bonne soirée!



lundi 19 février 2007

Criminelle


Samedi matin, mon weekend commençait bien, il faisait beau, presque chaud, le printemps était en avance, j'avais plein de projets pour les deux prochains jours. Mais une petite lettre addressée par le Crown Office a tout gaché.


L'histoire commence au mois d'août. Vendredi 11 août pour être précise. Je reviens de Prestwick Airport où je viens de reconduire mon oncle et ma tante. Il est 6 heures du matin, j'ai envie de retrouver mon lit pour une heure avant d'attaquer ma journée, j'ai besoin d'un thé et de toasts. Il n'y a personne sur la route et je roule un peu trop vite. Le radar ne me rate pas.

Une speeding offence, ça coûte £60 et 3 points de permis. Ici, on commence à 0 et quand on arrive à 12, on a perdu. En France c'est l'inverse. Nos ministres européens ont ouverts les frontières mais il y a beaucoup de choses qu'ils ont oublié d'harmoniser pour nous, humbles citoyens. Comme j'ai un permis français, les policiers écossais ne peuvent pas me donner mes 3 points - j'en aurais eu 15 et c'est de la triche! - j'ai donc reçu une convocation au tribunal pour le 2 février. Ca vaut bien ça un excès de vitesse!

Le 2 février, j'étais en Allemagne. J'ai donc rempli tout plein de formulaires, écrit une lettre dans laquelle je plaidais coupable, détaillé mon budget, nos salaires, nos dépenses (certainement pour calculer l'amende record). J'ai tout envoyé au Procureur bien dans les temps pour que mon court case puisse avoir lu en mon absence. Ditto pour mon permis de conduire, envoyé en recommandé au tribunal.
Depuis j'attendais ma "sentence".
J'étais donc un peu nerveuse quand j'ai ouvert l'enveloppe samedi matin.

Le procureur a déposé un mandat d'arrêt contre moi. La police va venir m'arrêter, je suis une criminelle.


Aujourd'hui, je téléphone au Procureur pour essayer de comprendre ce qu'il m'arrive.
Oh, sorry, it appears we have misplaced your documents so it looks like you failed to attend your case on the 2nd.
Pardon? Vous avez égaré mes papiers et maintenant, c'est moi la criminelle ?
Après un échange un peu tendu, de plates excuses de leur part, je dois maintenant me représenter au tribunal le 9 mars, en personne - et perdre un jour de congé. Et tout ça, grâce à l'incompétence des sous fifres du procureur. Je suis furieuse.

Je vous laisse, il faut que je vérifie que mon permis de conduire n'ait pas été misplaced par le secrétaire du Tribunal...

vendredi 16 février 2007

Fancy a cuppa, love?


Ca y est, c’est officiel. Les Britanniques vont pouvoir lever une cuppa à la bonne nouvelle: le thé est meilleur pour la santé que l’eau.

Ce n’est pas moi qui le dis, mais Dr Ruxton, une nutritionniste de Kings College. D’après les recherches de son équipe, le thé, non seulement réhydrate aussi bien que l’eau mais contient également des antioxydants qui protègent l’organisme contre les crises cardiaques et certains cancers. Apparemment, de plus en plus de gens pensaient que la caféine contenue dans le thé déshydratait considérablement l’organisme et les ventes de thé étaient en déclin. Donc le Tea Council a financé cette étude « indépendante » pour clarifier la situation. Ah je vois …

C’est vrai que le thé, c’est quand même une institution britannique et je connais des expats qui se font envoyer tous les mois des colis de PG Tips ! Je dois moi-même avouer une faiblesse pour ce doux breuvage …

Mais encore une fois, on tombe dans l'obsession, la psychose autour de l’alimentaire qui fait rage ici !
Le Royaume Uni a un gros problème avec l’obésité, fact. Le problème c’est que beaucoup trop de personnes n’ont absolument aucune idée de la valeur nutritionnelle (ou manque de valeur nutritionnelle plutôt) des aliments qu’ils ingurgitent au quotidien. Pas besoin d’être docteur es diététique pour savoir qu’il n’y a pas grand-chose de bon dans un KFC bucket! Paradoxalement, il ne se passe pas une semaine sans un nouveau rapport, une nouvelle étude pour démontrer que tel ou tel aliment est bon pour la santé, qu’il faut en consommer tant de grammes par jour, ou vice-versa. D’où l’émergence d’une nouvelle catégorie d’obsessionnels, les geeks de la nutrition, à la Gillian Mc Keith (à qui on a demandé récemment de ne plus utiliser son titre de docteur - enfin...). Je suis d'accord qu'il faut essayer de (re)éduquer les gens et enseigner aux enfants ce qu'est une alimentation saine, mais ces rapports se contredisent régulièrement et les guidelines changent tous les mois. Après tout, il suffit d'un petit peu de bon sens...

Moi, je suis une partisane de « un peu de tout avec modération », mes 5 fruits et légumes par jour, une tasse de thé quand j’en ai envie et advienne que pourra !

jeudi 15 février 2007

Moutain rescue


Retour à la normale enfin !
Voila donc mon billet du jour.

L’Ecosse est un pays magnifique et un véritable paradis pour les randonneurs et les grimpeurs.
Les montagnes, que les Ecossais appellent bens, sont classées selon leur hauteur : Munro (plus de 3000ft/914m), Corbett (entre 2500 et 3000ft/762 et 914m), Graham (entre 2000 et 2500ft/610 et 761m) et Donald (moins de 2000ft/610m). Comparées à nos Alpes ou nos Pyrénées, les montagnes écossaises ne sont pas très hautes : la plus haute est Ben Nevis à 4409ft (1344m). Pourtant, de nombreux enthousiastes se pressent sur leurs pentes, et en particulier les « Munro baggers », dont l’objectif est de « bag » (mettre dans le sac) tous les Munros (il y en a 284!).

Même si les montagnes ne sont pas très hautes, leurs dangers sont bien réels et trop souvent sous estimés. Certaines sont très techniques à négocier, mais surtout le temps peut changer très vite et même en été, les conditions météo peuvent être épouvantables (brouillard, neige, températures très basses, etc). Mais surtout, de plus en plus, les gens s’aventurent en montagne comme dans un parc de loisir, mal équipés, mal entrainés, peu expérimentés et sans tenir compte des conditions météo ou réaliser dans quoi ils se lancent. Quand on a monté Ben Lomond en avril 2005, par exemple, on a croisé des touristes en claquettes et débardeur ! Il faisait beau mais arrivé en haut il ne faisait pas loin de zéro. Un peu frisquet en débardeur…

Dimanche, trois opérations de sauvetage, à Glencoe, Wester Ross et près de Killin, ont permis de sauver huit personnes qui s’étaient perdus et avaient passé la nuit en montagne.
Samedi, les sauveteurs en montagne de Glencoe avait déjà rapatrié deux randonneurs blessés et un troisième qui malheureusement n’avait pas survécu à une chute.

Un weekend particulièrement rempli pour les équipes de sauvetage en montagne mais heureusement pas représentatif de la fréquence des interventions. Il existe 23 équipes de sauvetage en montagne (Scottish Moutain Rescue) qui interviennent entre 300 et 350 fois par an, pour retrouver des personnes disparues ou rapatrier des victimes d’accidents.

J’espère ne jamais les rencontrer !



mercredi 14 février 2007

Normal service will resume shortly

Je n’ai presque pas été chez moi ces derniers jours ET nous avons de gros soucis de connexion au travail (retour 10 ans en arrière au bon vieux temps du dial-up). Par conséquent, je n’ai pas pu accéder a mon blog depuis vendredi, ni réussi à lire tous mes blogs préférés et je commence à me sentir en manque !
Je ne suis même pas sure de réussir à charger ce billet mais, fingers crossed, j’espère être de nouveau opérationnelle très bientôt.
Et bonne Saint Valentin à tous !

vendredi 9 février 2007

English Broadcasting Corporation?


Hier, il a neigé en Angleterre et au Pays de Galles. Et en Ecosse un peu aussi. Mais pas à Glasgow, je suis bien déçue!


Si vous vivez en Grande Bretagne, je doute fort que l’information ait pu vous échapper. Je suis la première à m’emballer au moindre flocon, mais bon, je ne suis pas journaliste de la BBC! En regardant les informations, on aurait cru qu’il n’avait jamais neigé en Angleterre jusqu'à hier. Bernard Matthews devait être drôlement soulagé, tout d’un coup on ne parlait plus ni de ses dindes, ni de la grippe aviaire. Ditto, les terroristes présumés arrêtés la semaine dernière à Birmingham ou l’ayatollah Khamenei qui déplace sa flotte militaire dans le Golfe et la mer d’Oman et teste ses tout nouveaux missiles de défense pendant que la BBC filme des bonhommes de neige!

Généralement, je trouve que la BBC fait un travail de qualité. Récemment, Doctor Who et Robin Hood valaient le détour et j’ai été particulièrement impressionnée par la série de documentaires Planet Earth (available on DVD!). Les informations sont normalement présentées de façon objective et professionnelle. Mais j’ai remarqué récemment que la Corporation tombait de plus en plus souvent dans le sensationnalisme (comme hier) et le manque d’objectivité. Un autre petit défaut que je remarque seulement depuis que je vis en Ecosse, c’est que la BBC, British Broadcasting Corporation, a souvent tendance à oublier ses cousins du Nord – English Broadcasting Corporation, more like. Si la situation météo avait été inversée hier, nous aurions probablement eu droit à un petit décrochage d’une minute a la fin du journal !

Mais j’ai la mémoire courte et le pardon facile. Lundi matin, je tremperais de nouveau mes tartines devant BBC Breakfast !

PS. Photo : Glasgow University sous la neige – Mars 2006

mercredi 7 février 2007

He looks like I feel



Je vous recommande d'aller jeter un coup d'oeil à cette petite vidéo de Frog with a Blog - je suis dans le même état depuis une semaine ...

Et n'oubliez pas le son pour découvrir la chanson de l'ami Serge Lama dont je vous parlais la semaine dernière!

mardi 6 février 2007

No smoking, please!


J’ai ramené d’Allemagne une valise pleine de linge, parfum fond de cendrier.
En effet, chez nos amis germaniques, l’interdiction de fumer dans les lieux publics n’est encore qu’un sujet de conversation animé et nos dîners et soirées au bar ont laissé un souvenir odorant sur mes vêtements dont je me serai volontiers passé.

En Ecosse, l’interdiction de fumer dans les lieux publics et lieux de travail est devenue une réalité le 26 mars 2006, il y a presque un an. Comme partout, l’interdiction fut vivement débattue mais, encore plus aujourd’hui, est largement soutenue par l’opinion publique. En France, depuis le 1er février 2007, la cigarette est interdite dans tous les lieux publics fermés et couverts, dans les entreprises, les établissements de santé, les transports en commun, l'enceinte des établissements scolaires et de façon générale dans tous les établissements accueillant des mineurs.
Les bars-tabacs, hôtels-restaurants, discothèques et casinos ont obtenu un délai supplémentaire jusqu’au 1er janvier 2008. Une amende de 68 euros sanctionnera les fumeurs contrevenant à l'interdiction (£50 en Ecosse). Ce montant sera porté à 135 euros (£250 en Ecosse) pour les responsables des établissements, s'ils n'ont pas apposé la signalisation prévue, s'ils ont mis en place des espaces fumeurs non conformes ou s'ils ont encouragé la violation de l'interdiction.

Moi je dis : « Bravo » ! Et « Ce n’est pas trop tôt !»

En effet, après près d'un an de « smoking ban » en Ecosse, tout le monde (sauf les grincheux) s’accorde à dire que l’interdiction est un succès. Les prévisions selon lesquelles de nombreux pubs allaient faire faillite se sont révélées infondées, il a été prouvé que les serveurs de pubs et restaurants inhalaient 86% moins de fumée qu’avant et un large public (femmes enceintes, asthmatiques, enfants, etc), auparavant exclus des pubs et lieux publics, revient en masse.

Les arguments de santé sont imparables bien sûr, mais j’apprécie également de pouvoir rentrer chez moi après une soirée au pub ou une après-midi aux Buchanan Galleries sans empester la cigarette. Bien sûr, l’interdiction cause quelques désagréments : les trottoirs de Glasgow sont pris d’assaut pendant les heures de bureaux par tous les fumeurs, entrer dans un pub est souvent rendu difficile par les groupes agglutinés autour des cendriers à l’extérieur et on se rend compte que l’odeur de la cigarette masquait souvent d’autres odeurs, notamment corporelles, dans certains lieux publics. Mais c’est un modeste prix à payer pour que mes copains et leurs enfants puisse enfin profiter de plaisirs qui leur étaient avant interdits par les fumeurs…

Et pourtant, les fumeurs se plaignent encore. Atteinte à la liberté … Mais que font-ils de notre liberté à nous ? Notre liberté de ne pas respirer leur fumée, notre liberté de ne pas être empuanti par cette même fumée, notre liberté de ne pas multiplier notre chance de cancer, notre liberté de ne pas empoisonner nos enfants ? Après tout, la cigarette est une drogue qui cause des ravages, des milliers de décès par an. Contrairement à d’autres drogues, la cigarette n’affecte pas le comportement, elle est donc acceptée (ou tolérée devrais-je dire) depuis des années. Est-il acceptable de consommer de l’alcool ou de la marijuana dans les établissements scolaires ou les lieux de travail ? C’est bien ce que je pensais…

Vive le « smoking ban » !

PS. Au cas où on m’accuserait de militantisme anti-fumeur, je souhaite mentionner que je suis une fumeuse occasionnelle, une fumeuse du vendredi soir après quelques verres. Même avant l’interdiction de fumer imposée par la loi, je sortais toujours fumer dehors quand je passais la soirée avec des non fumeurs. J’ai choisi mes poisons mais je ne souhaite pas les infliger aux autres.

dimanche 4 février 2007

Ludwigshafen

Jusqu'à mercredi dernier, je n'avais jamais mis les pieds en Allemagne. Et je regrette que ma première visite ait été pour raisons professionnelles. Sitôt arrivés mercredi, nous fumes emportés dans un tourbillon de réunions, visites, diners, ateliers de travail et inévitables soirées au bar consacrées au « networking » (heureusement, les bières allemandes sont plaisantes au palais !). J’en ai encore la tête qui tourne ! Je dois reconnaître que cette visite tant attendue a tenu ses promesses, nous avons beaucoup appris et j’ai suffisamment de travail résultant de ces quelques jours pour me tenir occupée pour un bon bout de temps. Mais, je suis un peu déçue que notre emploi du temps plus que chargé ne nous ait pas permis de faire un peu de tourisme. Tant pis, je reviendrai !

Nous étions basés à Ludwigshafen, une ville industrielle d’environ 165 000 habitants, sur les berges du Rhin, voisine de Mannheim. Ludwigshafen a peu à offrir d’un point de vue touristique et pourtant la ville est connue internationalement. Non contente d’être la ville de naissance de l’ex-chancelier Helmut Kohl, c’est également le berceau de la BASF (Badische Anilin- und Soda-Fabriken), la plus grande entreprise d’Europe.* Depuis 1865, BASF a beaucoup changé et aussi beaucoup grandi. A l’origine, elle produisait des colorants dérivés du goudron et aujourd'hui, les activités du groupe sont très variées : colorants, matières plastiques, produits pharmaceutiques et de protection des cultures, bandes magnétiques, engrais, peintures, matériels informatiques, etc. Ce que j’ignorais en revanche c’est que BASF est en fait une petite ville dans la ville. 35 000 personnes, soit près d’un quart de la population, travaillent pour BASF et l’entreprise occupe plus de 10% de la ville en superficie. BASF est non seulement le plus grand employeur de Ludwigshafen mais aussi le plus grand propriétaire. La compagnie possède appartements, maisons, hôtels, restaurants, salles de sport, etc. On raconte que les horaires de travail sont échelonnés de façon a éviter de terribles embouteillages et à l’époque où les salaires n’étaient pas versés automatiquement sur des comptes en banque mais retirés en liquide par les employés à la banque, BASF avait été obligée d’étaler le paiement des salaires pour éviter des queues de plusieurs heures à ses employés ! Une belle preuve de succès pour certains mais en ce qui me concerne, j’ai trouvé le spectacle un peu déprimant et dérangeant. Pour Ludwigshafen, je souhaite que BASF ne faille jamais faillite.

J'ai hâte de revenir en Allemagne et découvrir ce pays mais, en ce qui me concerne, ma prochaine visite ne passera pas par BASF - City.



* Je tiens à préciser que je n’ai rien à voir avec BASF de près ou de loin et que notre voyage n’avait aucun lien avec les activités de cette compagnie!