mardi 6 février 2007

No smoking, please!


J’ai ramené d’Allemagne une valise pleine de linge, parfum fond de cendrier.
En effet, chez nos amis germaniques, l’interdiction de fumer dans les lieux publics n’est encore qu’un sujet de conversation animé et nos dîners et soirées au bar ont laissé un souvenir odorant sur mes vêtements dont je me serai volontiers passé.

En Ecosse, l’interdiction de fumer dans les lieux publics et lieux de travail est devenue une réalité le 26 mars 2006, il y a presque un an. Comme partout, l’interdiction fut vivement débattue mais, encore plus aujourd’hui, est largement soutenue par l’opinion publique. En France, depuis le 1er février 2007, la cigarette est interdite dans tous les lieux publics fermés et couverts, dans les entreprises, les établissements de santé, les transports en commun, l'enceinte des établissements scolaires et de façon générale dans tous les établissements accueillant des mineurs.
Les bars-tabacs, hôtels-restaurants, discothèques et casinos ont obtenu un délai supplémentaire jusqu’au 1er janvier 2008. Une amende de 68 euros sanctionnera les fumeurs contrevenant à l'interdiction (£50 en Ecosse). Ce montant sera porté à 135 euros (£250 en Ecosse) pour les responsables des établissements, s'ils n'ont pas apposé la signalisation prévue, s'ils ont mis en place des espaces fumeurs non conformes ou s'ils ont encouragé la violation de l'interdiction.

Moi je dis : « Bravo » ! Et « Ce n’est pas trop tôt !»

En effet, après près d'un an de « smoking ban » en Ecosse, tout le monde (sauf les grincheux) s’accorde à dire que l’interdiction est un succès. Les prévisions selon lesquelles de nombreux pubs allaient faire faillite se sont révélées infondées, il a été prouvé que les serveurs de pubs et restaurants inhalaient 86% moins de fumée qu’avant et un large public (femmes enceintes, asthmatiques, enfants, etc), auparavant exclus des pubs et lieux publics, revient en masse.

Les arguments de santé sont imparables bien sûr, mais j’apprécie également de pouvoir rentrer chez moi après une soirée au pub ou une après-midi aux Buchanan Galleries sans empester la cigarette. Bien sûr, l’interdiction cause quelques désagréments : les trottoirs de Glasgow sont pris d’assaut pendant les heures de bureaux par tous les fumeurs, entrer dans un pub est souvent rendu difficile par les groupes agglutinés autour des cendriers à l’extérieur et on se rend compte que l’odeur de la cigarette masquait souvent d’autres odeurs, notamment corporelles, dans certains lieux publics. Mais c’est un modeste prix à payer pour que mes copains et leurs enfants puisse enfin profiter de plaisirs qui leur étaient avant interdits par les fumeurs…

Et pourtant, les fumeurs se plaignent encore. Atteinte à la liberté … Mais que font-ils de notre liberté à nous ? Notre liberté de ne pas respirer leur fumée, notre liberté de ne pas être empuanti par cette même fumée, notre liberté de ne pas multiplier notre chance de cancer, notre liberté de ne pas empoisonner nos enfants ? Après tout, la cigarette est une drogue qui cause des ravages, des milliers de décès par an. Contrairement à d’autres drogues, la cigarette n’affecte pas le comportement, elle est donc acceptée (ou tolérée devrais-je dire) depuis des années. Est-il acceptable de consommer de l’alcool ou de la marijuana dans les établissements scolaires ou les lieux de travail ? C’est bien ce que je pensais…

Vive le « smoking ban » !

PS. Au cas où on m’accuserait de militantisme anti-fumeur, je souhaite mentionner que je suis une fumeuse occasionnelle, une fumeuse du vendredi soir après quelques verres. Même avant l’interdiction de fumer imposée par la loi, je sortais toujours fumer dehors quand je passais la soirée avec des non fumeurs. J’ai choisi mes poisons mais je ne souhaite pas les infliger aux autres.

6 commentaires:

Blue a dit…

En tout cas, ça me fait bien plaisir, cette interdiction de fumer. Elle vient d'entrer en vigueur en France et c'est pas trop tôt.

Sans parler des pétasses qui se promènent la cigarette en l'air, la main loin du corps, dans les endroits bondés. Que n'importe qui se fasse brûler, elles s'en fichent, mais pas leurs fringues à elles!

Anonyme a dit…

Totalement en accord avec toi Pépette.
J'ai fumé longtemps. Commencé vers 15-16 ans pour être dans la gang (comme les jeunes aujourd'hui pour le pot). Fumé 30 ans avant de commencer à essayer d'arrêter. Plusieurs tentatives fructueuses avec rchutes...

Cessé complètement le 22-11-1999 et quelle libération. Ce n'est qu'après que j'ai compris ce que les non-fumeurs ont enduré, surtout ma blonde et mes enfants... C'est terrible quand on y pense vraiment. Au moins c'est fini!

Pour continuer sur la lancée de Blue, ce qui me choquait le plus, c'est quand je promenais mes enfants en poussette dans les centres d'achats et que les péteux et les pétasses passaient à côté de leurs visages avec leurs cigarettes au bout des bras. Avez-vous déjà remarqué comme la hauteur correspond ?

Pepette a dit…

Felicitations lux! Je sais que ce n'est pas facile d'arrêter, je vois ça avec mon père, gros fumeur, près de 2 paquets par jour dans ses mauvaises périodes et de rechute en rechute. J'espere qu'un jour il réussira à arrêter pour de bon.
Je suis d'accord avec vous que certains non fumeurs n'ont absolument aucun respect pour ceux autour d'eux. Ici, je vois des mères-filles de 16 ans, leur enfant dans les bras et la clope au bec ... Je desespère parfois...

Anonyme a dit…

C'est vrai que c'est dur d'arrêter et je sympathise avec ton père; je sais que c'est dur pour toi aussi de le voir fumer, mais on ne peut être responsable et puissant qu'avec ce qu'on contrôle.
Je suis très surpris qu'autant de jeunes fument compte tenu de toute la sensibilisation qu'on n'avait pas dans le temps...

Pour ton père, je peux juste lui souhaiter bonne chance et ajouter que la dernière fois que j'ai arrêté, j'ai eu recours à un médicament prescrit par le MD (Zyban) Ça a marché mais il faut vouloir.

Bonne chance à ton père de la part d'un vieux solidaire

Pepette a dit…

Merci Lux, je lui suggererai l'idée d'un medicament à sa prochaine tentative. Mais comme tu le dis toi meme, "il faut vouloir" et en ce moment, il est pas dans une période propice et n'a pas du tout l'intention d'arrêter... Pourtant il est le premier a admettre qu'il se sent beaucoup mieux quand il ne fume pas.
C'est pas simple la clope!

Anonyme a dit…

Une dizaine de jours d’application de la loi anti-tabac, que peut-on dire.

Cette fois ci on peut véritablement parler de loi anti-tabac. Pourquoi ? En interdisant de fumer dans les lieux susceptibles d’accueillir du public ainsi que sur les lieux de travail, même dans des lieux découverts, on empêche pendant plusieurs heures le fumeur de fumer. Ce qui laisse le temps à l’effet de manque de s’installer. Le fumeur n’a bientôt plus d’autres choix que de souffrir ou d’arrêter de fumer, du t-il souffrir encore pour cela !

L’alibi du tabagisme passif ne doit pas nous abuser. Si on peut quantifier les effets de la cigarette chez le fumeur, comment évaluer la quantité de fumé des autres qui est inhalée par le non-fumeur. Pour mieux nous convaincre, on nous brandit rapports et études sur les méfaits du tabagisme passif. Cette méthode me rappelle le temps, pas si lointain, des campagnes de presse hystériques anti-pilules contraceptives. Cette hystérie anti-tabac, après d’autres hystéries, part d’une fausse bonne intention: Nous faire vivre vieux et mourir si possible en bonne santé. Fausse bonne intention car les problèmes actuels de retraite, du taux d’activité des seniors, etc., etc.… vont être décuplés.

Précision: l’auteur de ce billet est bien placé pour parler du tabac puisque, gros fumeur pendant plus de trente ans, il a arrêté net un jour de juin 2002. Je crois savoir qu’il est près à offrir ses conseils à qui voudra bien l’écouter.